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L'oeuvre de Milorad Pavić a davantage intéressé à l'étranger qu'en Serbie.
Au cours des trois dernières années, c'est-à-dire depuis le décès de Milorad Pavić, on recense 56 publications de ses livres : 48 à l’étranger et 7 chez nous. Des traductions des ouvrages de Pavić ont été éditées : en Amérique, Russie, France, Chine, Corée du sud, Mexique, Mongolie, Bulgarie, Grèce, Slovaquie, Géorgie, Azerbaïdjan, Albanie, Monténégro, Turquie, Tchéquie, Lituanie.
On relève également quatre représentations théâtrales : en Russie, Roumanie, Republika Srpska, et un spectacle gigantesque en Pologne. En Serbie, un radio-drame a été diffusé sur les ondes : Un lit pour trois („Krevet za troje”), d'après une réalisation de Milan Jelić et une adaptation de Vladimir B. Popović.
Parmi toutes les traductions, il faut signaler une récente traduction en chinois, pour la seconde fois, du « Dictionnaire Khazar », qui d'ores et déjà rencontre un important succès auprès des lecteurs de ce pays si peuplé. L’éditeur de Shanghai a acquis les droits de cinq autres livres de Pavić.
La gloire de Pavić, qui s'est étendue depuis l'Ouest vers la Russie, prend maintenant le chemin vers l'extrême orient, en Chine, Indonésie, Mongolie, Corée du sud, où on attend une édition, prochainement, du Dictionnaire Khazar.
Deux livres de Pavić sont traduits en albanais : le Dictionnaire Khazar et le recueil Horribles histoire d'amour („Strašne ljubavne priče”). La langue albanaise était la seule langue d'Europe dans laquelle le Dictionnaire de Khazar n'avait pas encore été traduit. Pour mémoire, il y a eu à ce jour plus de 300 traductions dans le monde des livres de Pavić, et ce dans 36 langues.
La maison d'édition albanaise Onufri propose une édition de luxe du Dictionnaire Khazar, dans une reliure cartonnée. Le traducteur du second ouvrage („Strašnih ljubavnih priča”), Nikola Sudar, a beaucoup fait pour la diffusion de la littérature serbe en Albanie. Ces deux livres ont été présentés lors du Salon du livre de Tirana.
En Serbie, comme on l'observe facilement, la situation est tout à fait différente. A l'Institut des publications de manuels scolaires de Belgrade (Zavod za udžbenike), on attend depuis deux ans la publication de quatre livres de Pavić.
Jasmina Mihajlović, qui détient les droits d'auteur de l'oeuvre de Pavić, a signé 7 contrats de publication, mais à ce jour il n'y a eu qu'une édition de poche du Dictionnaire Khazar, qui a été présentée à l'occasion de la Foire du livre de Belgrade l'an passé.
Ivan Pribićević, directeur du Secteur stratégique de l’Institut des publications des manuels, affirme que les quatre livres sont prêts à être mis sous presse. Mais, on attend la procédure de passation d’un marché public. L’Institut pour la publication des manuels est une entreprise publique et il est tenu de lancer un appel d'offres pour déterminer l'imprimeur le moins cher.
Malgré la procédure complexe, Pribićević croit que ces quatre ouvrages seront publiés en avril de cette année. Deux autres sont en voie de préparation, mais ils seront également présentés lors de la Foire du livre de Belgrade.
La légation de Milorad Pavić provoque du mécontentement sous d'autres aspects. Bien que la légation ait été faite à Dorćol, une des composantes de la municipalité de Belgrade, une ouverture au public a eu lieu en septembre passé, à l’occasion de la Journée européenne du patrimoine, mais la plaque-souvenir n'a pas encore été posée, en dépit du fait que toute les formalités et autorisations de la ville ont été remplies.
Grigorij Potocki, le sculpteur russe qui a réalisé le monument dédié à Milorad Pavić dans le centre de Moscou, a adressé une demande à la ville pour qu'une réplique de son monument de Moscou soit installée à ses propres frais, mais il n'a pas reçu la moindre réponse des autorités compétentes. L'ambassade d’Azerbaïdjan a proposé que le sculpteur Natigu Alijev, auteur du monument de Tašmajdan, installe un monument, sans davantage de succès.
Peu à peu, affirme Jasmina Mihajlović, se confirme la prédiction littéraire de Pavić selon laquelle l'écrivain sera reconnu par toutes les nations sauf la nation serbe, à laquelle il appartenait, lui qui a créé son oeuvre dans la langue serbe.
Traduction vers le français: Dragan Grcic.